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Le Pudding théâtre est une compagnie de théâtre de rue conventionnée par le conseil Régional de Franche Comté.

Depuis 16 ans elle a développé un travail théâtral à l’échelle des ruelles, des avenues, des villages, des villes. Ce travail se caractérise par un savant mélange de différents outils : Théâtralité, dramaturgie, scénographie, traitement sonore, prise en compte du public et de l’environnement urbain, détournements d’objets, etc... Le Pudding Théâtre considère l'espace urbain comme le Théâtre de tout les possibles…

 

En 2015, la compagnie continue son Plan d’Action est de Développement en faisant vivre des projets de l’international au local. Par sa pratique artistique et culturelle, le Pudding théâtre se définit comme l’un des multiples générateurs de culture française. Son travail au plus proche de son public donne des clé pour regarder le monde par le prisme du théâtre, au sein de l’espace public.

 

Une Nouvelle Création : Géopolis


 

Depuis un an, le Pudding théâtre à commencé un travail de recherche artistique sur le thème de la géopolitique et ce qui la sous-tend. Ce dossier vous présente les grandes lignes de ce projet, ainsi que les moyens pour le réaliser.

Le Pudding théâtre et l'espace public


 

Il faut le dire simplement, la rue est le terrain de jeu de prédilection du Pudding. Nos propositions épousent l’urbain et l'utilisent dans l’écriture même du décor;  elles s’appuient ensuite sur des éléments ajoutés, construits et pensés. La scénographie quant à elle, occupe une place importante dans nos créations, elle sert notre dramaturgie et s’ajoute à celle de la ville. Ces éléments ont très souvent la particularité d’être transformables à vitesse éclair. Un objet en devient un autre ; l’imaginaire du public bascule... dans le jargon Pudding ce sont les effets flashs. L'espace public nous permet de parler au plus grand nombre. Nous considérons le théâtre de rue comme un premier pas vers la rencontre, vers l'autre. Nous revendiquons l'espace public comme un lieu de démocratisation théâtrale.

 

NOTE D’INTENTION.


 

 

« Combien d’événements sont comparables à cet instant crucial auquel rien ne vous avait préparé, cet instant où vous vous réveillez un matin, et découvrez que votre vie vient d’être changé à jamais par des forces qui vous échappent. »

 

Azar Nafisi, Lolita à Téhéran.

 

Si ce projet est né d’une forte attirance pour la géopolitique mondiale, il s’est affiné vers le concept des flux migratoires en territoire sous tension.

Comment quitter son pays ? Comment comprendre qu’il est temps de le quitter ? Qu’il n’y a plus d’espoir ? Comment se sauver soi et les siens, en abandonnant sa Terre ? Comment décider quand on n’a plus le choix ?

Mais aussi, comment le reste du monde influe sur un quotidien qui se délite ? Comment une décision prise dans une autre langue transforme des vies à des milliers de kilomètres de distance ?

 

Ce sont ces questions qui nous intéressent. Pas tellement pour y répondre, une vie n’y suffirait pas, mais pour nous interroger et impliquer notre public dans ce questionnement. Comme pour toutes nos créations, notre point de vue part de l’humain. Et comme dans tous nos travaux, nous ne cherchons pas à être sentencieux, à juger, mais plutôt à faire ressentir, à mettre en émotions des destinées humaines prises dans la marche des mondes.

 

Pour mener à bien notre désir artistique, nous souhaitons explorer différents médiums. Ceux qui nous sont coutumiers : jeu, écriture, mise en rue, scénographie, investissement urbain, son, manipulation public, bascule d’univers ; et d’autres qui le sont moins : vidéo, images, lumières, danse. Nous aurons bien sûr besoin de nous entourer de compétences supplémentaires pour profiter au mieux de ces dernières disciplines.

 

Nous cherchons aussi à sortir de la langue. Les spectacles du Pudding sont très écrits, à l’économie et avec une technique d’écriture au plus proche de la prise de parole en milieu urbain, mais ils sont très dépendants des mots.

Notre désir de toucher un public « international » et surtout l’idée que le sujet choisi soit accessible à tous, toutes langues confondues, nous pousse à revoir notre modus operandi.

 

Nous n’avons pas la prétention d’inventer une langue compréhensible par tous (même si nous avons mené des recherches sur l’Espéranto et le rêve de son créateur), mais de compiler des techniques d’expression, de communication. Le corps parle. Les images parlent. Les situations parlent. La bouche parle même si on ne comprend pas tout.

Ce travail de recherche trouvera tout son sens et ses limites en travaillant hors frontière, là où l’ensemble de l’équipe artistique n’aura plus de repère linguistique.

 

L’axe de la scénographie est lui aussi très important. Combiné à la volonté de tourner hors France, comment donner à lire au public de façon simple, un contexte particulier. Une scénographie minimale qui fait sens et qui puisse se développer, se transformer. Informative, transportable ou trouvable partout, et évolutive. Qui puisse à la fois travailler sur le petit, comment donner à voir une salle d’école, par exemple et le grand.

 

Le repérage urbain se fera sur une grande place ou une avenue de quartier, l’idée étant que le public soit mouvant mais pas en déambulation. Ce sont les personnages qui partent, qui doivent quitter leur terre. Le public, lui, s’adapte, change de point de vue, est « bousculé », voit les événements sous différents angles, mais notre spectacle est fixe et prend appui sur l’urbain existant.

 

 

Pour l’heure notre synopsis de spectacle est simple, il est le résultat de différents essais, différentes directions qui se résument à une seule : la mouvance des populations.

 

Il se développe en 3 mouvements principaux.

 

Nous souhaitons accueillir nos spectateurs avec convivialité, les faire pénétrer dans notre espace, leur ouvrir notre monde et leur en donner les clefs.

Dès le départ, notre jauge est divisée en 7 jauges différentes. Leur entrée dans notre monde qui se fera par des guérites assimilables à des postes de douane. Chaque tranche de public rencontrera de façon privilégiée, un, deux, trois personnages, s’attachera à comprendre son vécu et à visualiser sa petite histoire dans la grande histoire du territoire. Les histoires intimes existent parce qu’elles font partie de la Grande ; celle-ci sera distillée sur l’ensemble de ce mouvement.

Nos personnages ont tous un statut particulier qui constitue un panel représentatif de leur société. On peut rencontrer l’ouvrier, la maîtresse d’école, le banquier… mais chacun est présenté par son humanité plus que par sa fonction. Ils sont tous les petits rouages de leur territoire, chacun à son endroit.

Dans ce premier mouvement, le public sera pris en charge, dans un environnement qu’il reconnaît comme différent, avec un langage qu’il ne comprend pas mais interprète, il lira des images, des corps, une certaine ambiance, qui lui raconteront à la fois l’humanité d’un ou plusieurs personnages mais aussi la place de celui-ci, en sursis, sur ce territoire.

 

Le deuxième mouvement s’amorce avec des rencontres. Rencontre de personnages mais aussi de jauges public. Si je suis en train d’écouter le personnage du banquier et que celui-ci entre en discussion avec celui de l’ouvrier, ma jauge (de banquier) se confond avec celle de l’ouvrier.

 

Nous cherchons à reconstituer le public, il passe de groupes séparés avec un rapport « intime » à nos personnages, à une masse; il passe du statut de « touriste » découvrant un nouveau territoire, à celui de résident de ce territoire. Et ce territoire va mal, il est au point de rupture. La tension larvée distillée dans le premier mouvement, éclate. Les vies sont chamboulées, le public bousculé. Le feu est la matière principale de ce mouvement, mais aussi le rythme, la frénésie, la danse des corps, des mouvements, l’urgence. Le public est pris lui aussi au milieu de cette tourmente, il assiste au changement, à la bascule. Il suit toujours les personnages, mais comme il chercherait une personne aimée qui disparaît dans la foule. Il est impuissant parce que manipulé, parce qu’assimilé à une masse.

 

Le troisième mouvement, le départ, est encore frais dans nos esprits. Est-ce que nous traitons le départ ? le voyage ?l’arrivée en terre d’accueil ? Nous procéderons en tout cas pour ellipses, qu’elles soient temporelles ou spatiales, par image prise sur le vif, par tranche de vécu.

 

Pour finir, et alimenter les imaginaires, nous voyons un groupe de gens ensemble, en partance, peu importe qu’ils soient sur un bateau, un camion… ils sont ensemble, ils viennent de quitter leur vécu et sont en route vers l’inconnu. Certains se connaissent, ont pris le départ ensemble, d’autres non. Chacun a son histoire intime et particulière mais leur voyage participe de leur histoire commune, de celle de leur terre. Chacun avait un travail, une famille, un niveau de vie… ils sont tous différents individuellement et tous semblables dans leur détresse. Notre spectacle, c’est l’histoire de quelques unes de ces personnes, c’est une plongée dans leur passé, à la fois personnel et collectif, avec bienveillance.

 

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